Ile de Pâques - Rapa Nui de son vrai nom
Le 19 août, pas grand-chose à dire, on voyage de Santiago à
Rapa Nui (le nom officiel de l’île de Pâques). Le vol dure 5 heures tout de
même… l’île est l’une des terres les plus isolées au monde. 3'760 km du Chili
et 4'100 km de Tahiti. Elle est longue de 23 km et fait 12km de large…
Il faut savoir qu’il y a peine 30 ans, l’île ne recevait
qu’un bateau de guerre par an qui livrait des vivres et du matériel. On ne sait
pas encore comment et quand l’île a été peuplée mais la théorie la plus
acceptée est qu’un peuple polynésien des Marquises y soit arrivé il y a environ
1'500 ans. L’île était très peuplée à un moment de l’histoire (environ 15'000
personnes), ce qui explique l’augmentation des guerres tribales et le
renversement des moai. En 1863, le Pérou envoie des bateaux pour capturer les
pascuans afin de les faire travailler dans des mines, après les protestations
de nombreux pays, le Pérou fini par relâcher les pascuans qui sont encore
vivants (nombreux étant morts dans les mines), le problème c’est qu’ils
ramènent aussi la variole avec eux. Avant le raid péruvien, il y avait environ
5'000 pascuans, après ce raid, seul quelques centaines sont encore en vie. C’est
à cause de cette partie noire de l’histoire de l’île que le savoir a disparu,
la mémoire de l’île est anéantie. En 1888 le Chili prend officiellement
possession de Rapa Nui. Au début du 20e siècle, les terres sont
louées à une compagnie britannique pour de l’élevage de mouton. Les pascuans
sont enfermés à Hanga Roa (la ville) par des barrières…. Ceci dure jusqu’en
1952. Les pascuans acquièrent enfin le droit de vote en 1966 et surtout
obtiennent des papiers d’identités, leur existence s’améliore (eau courante,
électricité, école). Bref, la notoriété de l’île de Pâques est basée sur ses moai, ses
mystères et ses légendes, ce qui est sur, c’est que son peuple a été humilié,
colonisé et qu’il retrouve, certainement grâce au tourisme, la fierté de sa
culture unique.
Bref, après cette mini page d’histoire, nous arrivons à
l’aéroport, lobotomisé par 5 heures d’écran. On est accueilli par le papa de la
propriétaire de la pension, avec un collier de fleur… super chou. Il nous fait
faire un tour de la « ville » puis nous amène au bungalow. On ne va
pas faire grand-chose mis à part qu’on retourne en ville pour essayer de tirer
de l’argent (on y arrivera pas) et faire quelques courses. Effectivement tout
est cher sur l’île, le double que sur le continent. Heureusement on avait prévu
le coup et on avait acheté des pâtes et des boîtes de conserves à Santiago.
Le 20, on se réveille assez tard, il faut dire qu’il fait
nuit super longtemps… Après le petit déjeuner, on se dirige en ville pour louer
une voiture pour les deux jours, on fait des courses (fruits légumes) au marché
car c’est vraiment cher dans les mini-market. Par contre le marché se résume à
3-4 camionnettes avec des légumes dans le coffre. J’ai demandé à la vendeuse et
il s’agit bien de production locale, sauf les oignons et le mais qui viennent
du continent. La camionnette d’à côté vend de la viande… et le gars coupe les
morceaux à la scie.
Après avoir posé les courses à la maison, on part pour Puna
Pau qui était la carrière d’où les pascuans sortaient la roche rouge pour
réaliser le pukao (chignon ou chapeau qui ornait les moai). J’ai oublié de
l’écrire mais nous n’avons pas de chance avec le temps, il pleut… beaucoup.
Mais franchement c’est la première fois (ou presque) qu’on voit la pluie en 3
mois, ça nous fait presque plaisir. On est tellement heureux d’être là qu’on
s’en fiche. Pour en revenir à cette carrière, les pascuans taillaient
grossièrement les pukaos sur place et les déplaçaient ensuite sur le lieu où le
moai se trouvait. Ils finalisaient la taille sur place.
Puis, on se dirige vers ahu A Kivi. Cet ahu, situé presque
au centre de l’île tient une place à part dans l’histoire car c’est les seuls
moai de l’île qui sont alignés de manière à regarder l’océan. Apparemment ces 7
moai personnifient les sept envoyés du roi Hotu Matu’a venu reconnaître l’île. Le
lieu est superbe quand il ne pleut pas… on le trouve aussi beau sous la pluie.
Puis, départ pour la plage d’Anakena. C’est là que ce fameux
roi aurait débarqué. Il faut savoir que l’histoire pascuane est uniquement connue
grâce à la tradition orale pascuane, c’est-à-dire qu’il n’y a aucun écrit. Je
ne vais pas m’étaler sur cette fameuse histoire car elle est très compliquée (guerre,
colonisation et j’en passe), mais aussi car avant la découverte de l’île en 1722
(un dimanche de pâques) rien n’est sur… selon la fameuse tradition orale, les
moai se déplaçaient seuls depuis la carrière jusqu’à leur ahu (socle)… Pour en
revenir à cette plage (il y en a que deux sur l’île), on peut dire qu’elle est
assez paradisiaques. Il y a des cocotiers qui ont été importés de Tahiti et le
sable est très clair et fin. La baie est protégée donc les vagues sont gérables.
Sur la plage il y a l’ahu Nau Nau avec ses sept statues (5 sont intactes et 4
possèdent encore leur pukao). Ces statues sont incroyablement bien conservées
car après avoir été jetées à terre (par les tribus ennemies lors des guerres
tribales), elles ont été enfouies dans le sable. Ces statues furent redressées
en 1978.
Ensuite, on arrive au ahu Te Pito Kura, le plus grand de
l’île qui a été un jour érigé sur un ahu. Il faisait 10 mètres de haut. Il a
été couché lors d’une guerre tribale. Après nous arrivons dans un site où l’on
voit de nombreux pétroglyphes, Papa Vaka.
Après cela on se dirige vers ahu Tongariki. Cet ahu fut mis à terre pendant des guerres tribales mais il a été restauré grâce aux subsides versés par une société japonaise. C’est le site moai le plus important de l’île, il y en a 15, un seul conserve son pukao. Franchement cet endroit est vraiment magnifique… nous n’avons pas eu droit au coucher de soleil, mais juste à un petit rayon… c’est envoutant.
Le 21, départ pour Rano Raraku, un des volcans de l’île (il y en a 4 au total, tous étains). Ce volcan a servit de carrière à presque tous les moai de l’île. Sur chaque versant du volcan, il y a 397 statues inachevées, abandonnées en cours de transport, cassées. Il y en a partout. C’est assez marrant car on dirait que les pascuans ont tout abandonné et tout laissé sur place, selon l’histoire c’est ce qu’il s’est passé après des révoltes et le renversement du pouvoir royal des Miru (une époque où les rois provenaient d’une seule et même tribu). Après le renversement de ce pouvoir, les pascuans cessèrent de fabriquer les moai. Sur le site, on peut voir une armée de moai dressés, le regard vers l’horizon, apparemment ils avaient une mission de protection ou d’observation, la tête des moai ressort du sol, mais leur corps est entièrement sous terre. On en trouve à l’extérieur du cratère comme à l’intérieur. Ce site est complètement dingue...
Sur les pentes du volcan, dans la roche, on voit les
carrières. Certains moai s’y trouvent encore, en phase de dégagement. Le plus
gros moai jamais sculpté y est toujours, couché sur la roche, il aurait mesuré plus
de 21 mètres… On va aussi voir le cratère, havre de paix avec son lac magique.Après cela on se dirige vers ahu Tongariki. Cet ahu fut mis à terre pendant des guerres tribales mais il a été restauré grâce aux subsides versés par une société japonaise. C’est le site moai le plus important de l’île, il y en a 15, un seul conserve son pukao. Franchement cet endroit est vraiment magnifique… nous n’avons pas eu droit au coucher de soleil, mais juste à un petit rayon… c’est envoutant.
Le 21, départ pour Rano Raraku, un des volcans de l’île (il y en a 4 au total, tous étains). Ce volcan a servit de carrière à presque tous les moai de l’île. Sur chaque versant du volcan, il y a 397 statues inachevées, abandonnées en cours de transport, cassées. Il y en a partout. C’est assez marrant car on dirait que les pascuans ont tout abandonné et tout laissé sur place, selon l’histoire c’est ce qu’il s’est passé après des révoltes et le renversement du pouvoir royal des Miru (une époque où les rois provenaient d’une seule et même tribu). Après le renversement de ce pouvoir, les pascuans cessèrent de fabriquer les moai. Sur le site, on peut voir une armée de moai dressés, le regard vers l’horizon, apparemment ils avaient une mission de protection ou d’observation, la tête des moai ressort du sol, mais leur corps est entièrement sous terre. On en trouve à l’extérieur du cratère comme à l’intérieur. Ce site est complètement dingue...
Puis on longe la côte et on s’arrêt sur différents sites.
Chaque fois c’est le même spectacle, des moai renversés, il faut savoir qu'ils ont tous été renversés lors de guerre tribale. Ceux qu'on voit debout (mise à part dans la carrière) ont été redressés. La photo ci-dessous
est le site de Aka Hanga. On peut voir les pukao des moai qui ont roulé après
leur chute.
Après avoir mangé un petit truc, on va voir le volcan Rano kan, enfin plutôt son cratère. Le cratère est très beau… enfin ce qu’on peut en voir car la pluie est avec nous, le brouillard aussi. On essayera d’y retourner demain s’il fait meilleur. Le cratère fait 200 mètres de profondeur et 1600 mètres de large. C’est un rond parfait, avec au fond des petits lacs couverts de joncs. Auparavant les pascuans allaient y chercher l’eau douce.
Puis nous allons au village d’O Rongo. Ce site doit être de toute beauté quand il fait beau… Nous n’avons pas forcément eu beaucoup de plaisir car il pleuvait vraiment beaucoup. Ce village, qui était uniquement un village cérémoniel, était utilisé en août et septembre lors de la cérémonie de l’homme-oiseau. Suite au renversement du régime des Miru (toujours la même tribu qui avait le pouvoir) et du culte des moai, les pascuans introduisirent une rotation du pouvoir entre les différentes tribus. Chaque année, une série de cérémonies réunissaient le roi, les prêtres et les chefs de chaque tribu. C’est à cette occasion que l’homme-oiseau était nommé. Chaque chef de tribu désignait un homme de sa tribu pour assurer le succès de sa tribu. La tâche de cet homme était simple… il devait ramener un œuf de sterne (oiseau marin migrateur). Pour ce faire, il devait descendre la falaise de 300 mètres (à pic…), nager 1400 mètres pour rejoindre le Motu (ile) Nui, attendre que les oiseaux migrateur daignent pondre, prendre un œuf et revenir… ça pouvait prendre plusieurs semaines car les oiseaux ne pondent pas à la demande. L’œuf ramené devait être en parfait état. Le chef qui recevait son œuf en premier, devenait homme-oiseau et devenait roi pendant une année.
Après avoir mangé un petit truc, on va voir le volcan Rano kan, enfin plutôt son cratère. Le cratère est très beau… enfin ce qu’on peut en voir car la pluie est avec nous, le brouillard aussi. On essayera d’y retourner demain s’il fait meilleur. Le cratère fait 200 mètres de profondeur et 1600 mètres de large. C’est un rond parfait, avec au fond des petits lacs couverts de joncs. Auparavant les pascuans allaient y chercher l’eau douce.
Puis nous allons au village d’O Rongo. Ce site doit être de toute beauté quand il fait beau… Nous n’avons pas forcément eu beaucoup de plaisir car il pleuvait vraiment beaucoup. Ce village, qui était uniquement un village cérémoniel, était utilisé en août et septembre lors de la cérémonie de l’homme-oiseau. Suite au renversement du régime des Miru (toujours la même tribu qui avait le pouvoir) et du culte des moai, les pascuans introduisirent une rotation du pouvoir entre les différentes tribus. Chaque année, une série de cérémonies réunissaient le roi, les prêtres et les chefs de chaque tribu. C’est à cette occasion que l’homme-oiseau était nommé. Chaque chef de tribu désignait un homme de sa tribu pour assurer le succès de sa tribu. La tâche de cet homme était simple… il devait ramener un œuf de sterne (oiseau marin migrateur). Pour ce faire, il devait descendre la falaise de 300 mètres (à pic…), nager 1400 mètres pour rejoindre le Motu (ile) Nui, attendre que les oiseaux migrateur daignent pondre, prendre un œuf et revenir… ça pouvait prendre plusieurs semaines car les oiseaux ne pondent pas à la demande. L’œuf ramené devait être en parfait état. Le chef qui recevait son œuf en premier, devenait homme-oiseau et devenait roi pendant une année.
Le site a été complétement refait en 1974 car il est exposé aux vents et donc fragile. De plus il a été malheureusement pillé par les explorateurs. Certaines maisons contenaient des peintures qui ne sont plus là. Même le British Museum est venu se servir et à pris le seul moai sur place. Nous avons quand même eu la chance de voir le Motu Nui, le Motu Iti et le Motu Kao Kao sans nuage… ça n’a pas duré.
Le 22 c'est notre dernier jour mais comme notre avion décolle à 23h30 pour Papeete, on a le temps de profiter un jour entier de l'île. Il pleut encore... on profite de faire les sites près de Hanga Roa. On se balade jusqu'au Ahu Tahai qui est composé de 3 ahu. Un avec 5 statues et deux statues solitaires dont l'une, la seule de l'île à retrouvé son pukao et ses yeux (en corail). L'ensemble est vraiment sympa. Puis on continue notre balade le long de la côte déchainée accompagnée par un nouveau pote (chien).
Puis on décide de refaire certain site qui nous ont touché, comme la plage et le ahu tongariki. Malheureusement nous ne pouvons pas refaire la carrière des moai qui nous avait particulièrement touchée.
Voilà, notre périple à Rapa Nui prend fin et c'est vraiment le cœur gros que nous partons. On vient sur cette île non pas parce qu'elle est paradisiaque, au contraire, elle à même des airs d'Irlande, mais plus plutôt pour ce qu'elle dégage... Il y a peut d'endroit au monde où l'on ressent, sur une surface aussi réduite, la force et la richesse d'une grande civilisation. Cette île est magique et on s'y sent vraiment bien. On espère sincèrement que le tourisme de masse ne va pas la tuer... heureusement son accès n'est pas aisé, autant pour le temps qu'on passe dans l'avion pour y aller que pour le prix qu'il faut mettre. Pour le moment c'est encore un endroit où les gens sont très accueillants.
Bref, vous l'aurez compris on a adoré et on s'y est vraiment senti très à l'aise, on était bien tout simplement. Et quand on est devant ces moai, on ressent une telle force qu'on se sent tout petit et que notre monde de consommation nous parait bien stupide.
Merci au guide du routard que je cite assez souvent, surtout pour les aspects historiques.